Dès 1 750 années avant notre ère, le code d'Hammurabi précisait les responsabilités des marchands et des bateliers dans le transport fluvial sur le Tigre et l'Euphrate. C'est donc dire que le transport maritime représente depuis toujours un rouage essentiel du commerce international.
Cette industrie a vécu la révolution la plus importante de son histoire dans les années 1950, suite à l'introduction d'une innovation technologique. Malcolm McLean, alors propriétaire d'une entreprise de transport routier, constata l'engorgement des ports américains lors de la manutention des marchandises. Pour rationaliser cette opération, il conçut une boîte métallique de format standard, le conteneur, et développa des équipements spécialisés pour la manipuler. Selon cette nouvelle approche, les conteneurs sont empotés à l'usine du fabricant et ils restent scellés jusqu'à ce que le destinataire en prenne possession. Cela réduit le vol et les bris, en plus favoriser l'intermodalité.
Cette nouvelle technologie mit un certain temps à s'imposer car elle suppose la coopération d'un grand nombre d'intermédiaires jaloux de leur autonomie. En effet, tous les partenaires de la chaîne de valeurs doivent investir dans de nouveaux équipements et adopter de nouvelles méthodes de travail : les expéditeurs, les entreprises de transport terrestre (camions, trains), les autorités portuaires, les armateurs et leurs sous-traitants. Toutefois, les gains de productivité se sont avérés si importants que le conteneur est aujourd'hui devenu une icône de nos paysages maritimes. À titre d'exemple, il y a 100 ans, le coût du transport représentait jusqu'à 40% de la valeur des marchandises exportées. Aujourd'hui, ce serait moins de 7% du coût des exportations.
La conteneurisation du transport de marchandises allait également changer la géographie portuaire. Les opérations à quai nécessitent désormais des investissements si importants qu'elles entraînent une concentration du trafic dans quelques ports gigantesques : Singapour, Rotterdam, New York. Le long du Saint-Laurent, cette activité s'est concentrée à Montréal, qui est devenue la principale porte d'entrée dans l'est du Canada.
Le port de Montréal